HECHOTIRAS



Les procédés fondamentaux sur lesquels se base mon travail sont : l’exploration, l’appropriation et la fragmentation. Ils sont présents dans le projet que j’ai réalisé pendant dernières années, où j’ai essayé d’explorer la photographie, en tant qu’objet, en tant que matière et en tant que matériau – impression sur papier photographique – afin d’expérimenter les multiples possibilités plastiques de ce type d’image. Pour réaliser cette recherche j’ai constitué un vaste corpus de photographies d’amateur. Cette appropriation des photographies d’autrui m’a permis de développer des différents travaux plastiques à partir de l’objet photographique en tant que matière-première.
Dans la prise de vue photographique, nous faisons la sélection d’un fragment de l’espace à photographier dans lequel notre objet photographique se situe. Notre travail se fondant sur l’utilisation des bandes de photographies reproduit en quelque sorte l’acte photographique, ces dernières étant le produit d’une sélection mais également d’un découpage ; elles sont alors des fragments de fragments. À travers le découpage opéré sur les images, le référent se perd, sa fonction originelle se transforme ; nous ne reconnaissons plus les personnages, les situations, l’atmosphère. Or, nous reconnaissons qu’il s’agit de photographies et nous identifions des fractions d’objets, des visages, des corps, etc. Les images que j’utilise sont des photographies socialement standardisées, propres à une société de consommation. Les appareils automatiques avec lesquels ces photographies sont prises, les formats de tirages photographiques, les dimensions de photographies et les procédés de développement sont standardisés et habituellement de mauvaise qualité. L’intérêt de travailler avec ces images réside dans leur usage domestique et dans leur nature sérielle ce qui produit une certaine homogénéisation dans l’esthétique des photos. Au moment de découper les photographies et de les structurer dans un cadre discursif et plastiques, ces opérations donnent lieu à une fissure dans le signifiant et conséquemment dans le signifié des images. L’organisation des bandes de photographies dans trois groupes : abstraits, figuratifs et accumulatives. Les espaces s’ordonnent par la voie des organisations chromatiques et formelles des photographies fragmentées. Nous faisons alors, appel à l’imaginaire collectif en reconstruisant l’image à partir de l’association et de la création de figures.





Maciel MORALES ACEITON